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Histoire du scoutisme en détail

Tu trouveras ici toutes les informations sur la fondation du scoutisme en Grande-Bretagne et comment l’idée scoute a trouvé un terreau en Suisse. Tu peux également lire l’histoire des scouts filles et garçons qui ont fusionné en 1987 pour créer le Mouvement Scout de Suisse.


Robert Baden-Powell et la naissance de l’idée du scoutisme

La vie d’aventurier de Lord Robert Baden-Powell (BiPi) et comment il eut l’idée de fonder le scoutisme au début du XXe siècle.

1. Naissance et enfance

Lord Baden-Powell of Gilwell est le fondateur du scoutisme. Il naquit le 22 février 1857 à Londres, douzième des quatorze enfants d’un pasteur anglican. Il fut baptisé du nom de Robert Stephenson Smyth Baden-Powell. Son père mourut quand Robert avait trois ans.

Pendant son enfance, Robert était très proche de son grand-père. Celui-ci éveilla en lui l’envie d’aventures et d’observation de la nature. Au collège, il utilisait chaque minute de son temps libre pour sillonner un parc sauvage, trouver des traces d’animaux et se repérer à l’extérieur. À cette époque déjà, Baden-Powell apprit que la découverte de la forêt était plus que simplement jouer aux cow-boys et aux Indiens. C’était une extraordinaire façon de forger le caractère et la personnalité des jeunes gens.

2. Baden-Powell officier

Après un diplôme de fin d’études, Baden-Powell présenta sa candidature à une place d’apprentissage pour être officier dans l’armée britannique. Il réussit l’examen d’entrée avec les honneurs et fut aussitôt promu sous-lieutenant de cavalerie.

Il s’embarqua ensuite pour l’Inde avec le 13e hussard. Là-bas, il fut remarqué parce qu’au lieu de dépenser son argent dans les bars comme ses camarades, il passait son temps libre dans la nature. Son ami E. E. Reynolds écrit: «Ce que préférait BiPi, c’était de se glisser dans la jungle. Il y restait immobile et observait les animaux sauvages attirés par l’eau: le cerf, le chacal, le verrat et l’ours.»

Il était connu partout sous le nom de BiPi (ses initiales BP prononcées à l’anglaise). BiPi était très apprécié parmi ses camarades car il savait chanter et faire du théâtre.

Ses talents parvinrent aux oreilles de ses supérieurs. Ils lui confièrent la formation des éclaireurs, qui ne se battaient pas directement, mais devaient reconnaître le campement ennemi. Baden-Powell ne s’en tenait pas aux méthodes traditionnelles pour la formation des éclaireurs, mais montrait à ses protégés de manière ludique comment se comporter. Il leur expliquait le but de leur mission et essayait de leur communiquer la joie d’accomplir leurs activités. Il ne donnait aucune consigne stricte mais seulement des conseils et des suggestions qui les aidaient à trouver la solution à des problèmes. Il ne faisait aucun exposé sur ses propres expériences car il voulait que ses protégés apprennent en faisant eux-mêmes des expériences. Il appela ce système «Learning by doing». Baden-Powell convainc ses pairs et dirigea par l’exemple!

3. Expériences de la guerre en Afrique

En 1899, le premier livre de Baden-Powell «Aids to scouting» parut. Il le conseilla à l’état-major anglais comme lecture de formation générale.

La même année, Baden-Powell fut muté en Afrique. Il devait y former des soldats britanniques pour la guerre dans la jungle, à Mafeking, une petite ville sur le front. Le 11 octobre 1899, 9000 Boers encerclèrent la petite ville. Mafeking abritait outre des femmes, enfants et jeunes, seulement 700 soldats formés et environ 300 civils (des hommes âgés pour la plupart). Baden-Powell était décidé à défendre la ville. Il le fit non par la violence, mais par la ruse, en faisant croire aux Boers que la ville renfermait bien plus de soldats et de munitions qu’en réalité. Les Boers n’osèrent pas attaquer. Mafeking fut libérée en mai 1900. Baden-Powell avait réussi à défendre la ville pendant 217 jours.

Pour que les soldats soient toujours prêts aux vrais combats, il déléguait aux jeunes de la ville des petites tâches militaires. Ceux-ci pouvaient servir d’infirmiers, de coursiers et d’éclaireurs. Baden-Powell apprit à sa grande surprise que les jeunes aussi pouvaient prendre des responsabilités si on leur faisait suffisamment confiance. Cette découverte était révolutionnaire à l’époque car les pédagogues ne s’y risquaient pas. On croyait qu’on ne pouvait éduquer les jeunes garçons et filles que dans des conditions très strictes. Le fait que les professeurs considèrent aujourd’hui les jeunes comme des partenaires à prendre au sérieux n’est pas sans rapport avec la découverte de Baden-Powell.

4. Le concept de scout apparaît

Après la guerre, Baden-Powell fut rapatrié en Angleterre. Il fut promu général et décoré de la croix de l’ordre du Bain. Dès son arrivée, il constata avec étonnement qu’il était devenu un héros. Les journaux anglais avait raconté l’histoire du siège de Mafeking et toute l’Angleterre avait suivi la bataille passionnante pour la ville.

Les garçons surtout étaient enthousiasmés par Baden-Powell. Son livre «Aids to scouting» était devenu un best-seller pour la jeunesse. Baden-Powell n’en était pas satisfait car c’était un livre militaire. En tant qu’homme de paix, il ne voulait pas qu’un tel livre se retrouve dans les mains de jeunes. Le phénomène était cependant enclenché et on ne pouvait plus faire marche arrière. Qu’à cela ne tienne, Baden-Powell décida d’écrire un nouveau livre. Il voulait l’intituler «Scouting for boys». Baden-Powell lit un livre intitulé «Kim» et écrit par son ami Rudyard Kipling. Il fut très impressionné par ce livre car il corroborait ses découvertes de Mafeking. Il reconnut aussi que des capacités utiles s’acquièrent le plus facilement par le jeu. C’est pourquoi il entreprit d’intégrer des jeux spécialement adaptés dans son livre «Scouting for boys». Il fut renvoyé en Afrique, cette fois-ci pour former la police de sûreté sud-africaine. La police montée portait un chapeau à larges bords, un foulard et une chemise kaki, le futur uniforme des scouts. En 1903, Baden-Powell fut nommé inspecteur général en Angleterre. Il reçut l’ordre de réorganiser la cavalerie. Cette tâche lui prit beaucoup de temps, et ce ne fut que lorsqu’il réussit à rendre la cavalerie à son image qu’il put reprendre son thème favori, l’éducation des jeunes.

5. Le premier camp scout

Avant de reprendre la plume, Baden-Powell voulut faire une expérience. Il organisa un camp dans ce but. Il rassembla 22 garçons issus de classes sociales différentes dans un même groupe. À l’été 1907, il rama avec eux jusqu’à l’île de Brownsea. Puis ils y plantèrent leurs tentes.

Baden-Powell raconta plus tard: «La troupe de jeunes garçons fut répartie en patrouilles de cinq. Le plus âgé était chef de patrouille. Cette répartition en petits groupes était le secret de notre réussite.» Chaque chef de patrouille était entièrement responsable du comportement de sa troupe, et ce pendant tout le camp. La patrouille était une unité pour la formation, le travail et le jeu. Chacune campait à un endroit fixe. Les garçons était liés par l’honneur à effectuer les tâches qu’on leur ordonnait.

La responsabilité et la rivalité saine étaient ainsi éveillées. Jour après jour, la troupe recevait une bonne formation de base, et ainsi, chacun était entraîné progressivement aux bases du scoutisme. Dans toute l’Angleterre, on parlait du héros de Mafeking qui avait organisé un camp de jeunes où aucune contrainte éducative n’était posée.

La plupart des Anglais se montrèrent enthousiastes par la nouvelle forme d’éducation mise en œuvre par Baden-Powell. L’éditeur londonien Pearson faisait partie de ses admirateurs. Il voulut fonder un journal de jeunesse sous le nom de «The scout» si Baden-Powell s’engager à y écrire des articles. Pour ses cinquante ans, le général devint responsable des jeunes!

6. Scouting for boys

Il réalisa enfin son objectif d’écrire le livre «Scouting for boys» dans le moulin de Wimbledon. L’ouvrage parut sous forme de série, chapitre après chapitre, dans le journal «The Scout». Plus tard, le livre devint l’une des œuvres pédagogiques les plus remarquables de nos siècle. Pourquoi ce succès? «Scouting for boys» ne ressemblait à aucun texte difficile à comprendre de pédagogue. C’était un livre simple, un récit, une discussion au coin du feu racontée de manière agréable et passionnante. Baden-Powell racontait ses aventures dans les steppes et dans la jungle. On peut y apprendre comment faire du feu sans allumette, comment l’isolation peut être bénéfique, ce que signifient les migrations d’animaux et d’humains et comment les suivre, comment faire des nœuds, comment se repérer dans l’espace sans boussole et comment administrer les premiers secours. Il recommandait aux garçons de se rassembler en petits groupes, de faire une bonne action chaque jour et d’être toujours prêt à aider.

De nombreux critiques se demandaient le rapport de tout ceci avec la pédagogie. Baden-Powell n’avait pas beaucoup écrit sur le développement de la personnalité psychologique, le moteur de la motivation et d’autres grands thèmes. Il donnait juste des conseils aux garçons sur comment atteindre leurs buts de manière ludique et sans s’en apercevoir.

7. L’idée scoute sous le prisme du jugement des pédagogues

Plus tard, des professeurs d’université, pédagogues et psychologues se penchèrent sur le livre de Baden-Powell et trouvèrent son sens profond: Par exemple, lorsque, dans sa jeunesse, on randonne sans boussole et que l’on doit toujours se référer à la nature, on aura plus de chance de choisir la bonne voie en tant qu’adulte dans sa vie professionnelle et privée, sans se tromper. Quiconque a appris dans sa jeunesse scoute à mesurer les distances pour savoir s’il a suffisamment de forces pour atteindre le but d’une randonnée en une étape saura estimer plus tard estimer intelligemment le but d’une mission professionnelle.

En 1909, lors d’un voyage d’agrément en Amérique du sud, Baden-Powell fut accueilli, à son grand étonnement, par un groupe de scouts. Les garçons portaient une chemise kaki, un foulard et un chapeau à larges bords. Ils expliquèrent à Baden-Powell qu’ils avaient demandé à recevoir la revue «The Scout» par-delà l’océan. Il leur fit faire leur promesse scoute et déclara le groupe première organisation scoute étrangère. Baden-Powell reconnut qu’il avait tapé dans le mille avec son organisation scoute. Il voulait fonder une confrérie pour la paix et sans séparation par classe sociale, race, nationalité ou appartenance religieuse.

8. Le mouvement mondial du scoutisme voit le jour

Baden-Powell organisa une rencontre de scouts à Londres en 1909. Il découvrit un groupe de filles parmi les 11’000 participants. Elles portaient aussi l’uniforme des scouts, vinrent à lui et lui dirent: «Nous sommes des girl-scouts, Mr Baden-Powell» Baden-Powell fut enthousiasmé que son organisation, à l’origine pensée seulement pour les garçons, intègre aussi des filles.

A l’époque, une éducation en commun des filles et garçons était encore impensable, d’où leur séparation très stricte. Les garçons aux boy-scouts et les filles aux girl-guides. Baden-Powell décida de réécrire son livre «Scouting for boys» dans l’intérêt des filles. Sa sœur Agnes l’y aida. En 1912, Baden-Powell épousa Olave St. Clair, âgée de 22 ans. Olave s’enthousiasmait pour le scoutisme et reprit en 1916 la tête des girl-guides anglaises.

A ce moment, BiPi arriva à la conclusion qu’il fallait séparer les jeunes en deux groupes d’âge:

  • Les louveteaux (enfants jusqu’à 11 ans)
  • Les scouts (au moins 12 ans)

Les deux groupes devaient recevoir une formation séparée et adaptée à leur âge. Depuis 1919, il existe un troisième groupe, les routiers (de 19 à 21 ans).

BiPi und seine Familie
9. Le premier jamboree

En 1919, les scouts reçurent le parc Gilwell à Londres de la part d’un noble écossais. Le parc servait de centre de formation pour maîtres-scouts (responsables scouts). En 1920, BiPi organisa la première rencontre scoute internationale (jamboree) à Londres. 8000 scouts venus de 27 pays se réunirent à Olympia Hall. A cette occasion, Baden-Powell fut acclamé «Chief Scout of the World». Dès 1922, le mouvement scout comptait plus d’un million de membres dans 32 pays. Les guides avaient déjà fait de grands progrès sous la direction d’Olave Baden-Powell. Elles aussi reçurent deux centres internationaux de formation semblables au parc Gilwell.

10. Retour en Afrique

En 1929, Baden-Powell fut anobli par le roi. Il s’appelait dorénavant Lord Baden-Powell of Gilwell. Un an plus tard, Lady Olave Baden-Powell fut nommée «Chief Guide of the World». Baden-Powell se retira définitivement de la vie scoute active pendant le jamboree aux Pays-Bas de 1937. «Il est temps pour moi de vous dire au-revoir. J’ai 81 ans et la fin de ma vie approche. La plupart d’entre vous sont au début de leur vie.» Il se retira ensuite dans sa maison proche de Nyeri, au Kenya (Afrique de l’est).

Il mourut le 8 janvier 1941. Il fut enterré au cimetière de Nyeri. Sur sa tombe est dessiné un cercle avec un point au milieu. Il s’agit d’un signe de piste scout qui signifie: «J’ai rempli ma mission et suis de retour à la maison.»

Lady Olave Baden-Powell disparut le 26 juin 1977.


Référence:
Traduit de l'allemand. Extrait du travail de diplôme sur le thème du scoutisme de Marina Casparis / Ronja, DMS Marzili, Berne (Münsingen et Berne, février 1998). Un exemplaire de ce travail est disponible aux archives scoutes de Suisse pour consultation. Les citation proviennent de: «Das grosse Pfadfinderbuch» (le grand livre du scoutisme) de Walther Hansen.


75 ans de scoutisme en Suisse (1913–1988)

Un bref aperçu de l’histoire de la Fédération des Eclaireurs Suisses, de la Fédération des Eclaireuses Suisses et du Mouvement Scout de Suisse de 1913 à 1988.

1910–1920

Les premier groupes scouts garçons se sont formées en Suisse en 1910, tandis que les filles ont commencé à se regrouper en 1911. Le 5 ou le 13 octobre 1913, la date exacte ne peut plus être retrouvée aujourd’hui, les représentants des associations cantonales déjà existantes, soit Genève, Vaud, Neuchâtel, Berne, Bâle, Zurich et Saint-Gal/Thurgovie, constituent au Casino de Berne la Fédération Eclaireurs Suisses (FES). William Borel est nommé président. Dans le premières années, il travaille avec le système itinérant : chaque canton était autonome, un canton désigné liquidait les affaires courantes et convoquait l’Assemblée des délégués. Genève fut le premier canton désigné. En 1915, Fribourg fit son entrée dans la Fédération.

De 1913 à 1916, plusieurs groupes de filles furent crées en Suisse romande et en Suisse allemande. Ces groupes existaient sans lien les uns aux autres. En 1917, Jeanne Pachoud organisa une rencontre des cheftaines de ces différents groupes. Des représentantes de Bâle, Genève, Lausanne, Le Locle, Neuchâtel, Villeneuve et Winterthur se rencontrèrent tandis que les Zurichoises s’excusèrent. L’idée d’un regroupement était née.

En 198, la Fédération des garçons, sous la présidence de William Borel, se donna de nouveaux statuts qui prévoyaient un président central et un conseil de 7 personnes. Ces membres provenaient généralement d’un même canton. La même année, la Fondation des homes scouts fut créée. Une année après, parut le premier numéro du KIM. La partie romande de ce journal pour chefs dominait largement la partie suisse allemande. En 1920 également, le «Livret de l’éclaireur suisse» connu par des générations de scouts sous le nom de «Thilo» sortit de presse. Entretemps, Grison (1918), Tessin, Zoug, Soleure, Schaffhouse (1919) et Argovie (1920) se retachèrent à la Fédération.

Le 4/5 octobre 1919, la Fédération des Eclaireuses suisses (FESes) vit le jour. Les sections de Bâle, Berne, Genève, Lausanne, Neuchâtel et Zurich-Helvetia acceptèrent 7 articles de la Loi, des statuts et un insigne communs. Les deux premières cheftaines furent les Bernoises Edmée Vogel-de Watteville et Blanche de Haller. En 1920, Villeneuve et Saint-Gall firent également le pas.

Jeunesse Club Genf (vermutlich ältestes Pfadifoto), 1913
1921–1930

Yvonne Achard prit en main l’histoire de la FESes en 1921. Elle organisa l’administration ainsi que les finances. Elle dirigea le secrétariat nouvellement créé. Durant son mandant, la fondation du journal trèfle eut lieu. En 1922, parurent les dix premiers exemplaires.

La Fondation des homes scouts, avec l’aide de la Hollande et de l’Angleterre, contribua en 1922 à la création de l’Association internationale des homes scouts. Il fut possible d’acquérir alors le bâtiment de Pemparazza à Kandersteg. Le premier camp national de la FES se déroula à Berne en 1925. Un secrétariat fut également créé à berne. L’année suivante vit la création du Bureau du matériel.

Dans le règlement de 1924, un poste de Chef suisse fut prévu mais sa nomination n’intervint qu’en 1927. A la suite de la réorganisation de le Fédération suite à l’Assemblée des délégués de 1927 qui eut lieu comme les années précédentes à Berne, le président en fonction alors, Walter von Bonstetten, troqua son mandat contre celui de Chef suisse. Entretemps, le Valais (1924), Appenzell Rhodes extérieures (1925) et Lucerne (1926) s’associèrent à la Fédération.

1931–1950

Le premier Rovermoot eut lieu à Kandersteg en 1931, tandis qu’à la même période, se déroulait à Genève le deuxième camp national. 4 ans après, Kandersteg fut nommé officiellement Centre de formation suisse. 1932 marqua la formation des groupes scouts catholiques de Suisse allemande en une association des scouts catholiques.

La FESes progressa également. Si en 1926, on comptait 600 membres pour 8 sections, en 1939, on verra près de 6400 membres pour 97 sections. Contrairement à la FES où étaient les associations cantonales qui formaient la Fédération, la FESes, elle, se composait de sections locales. En 1931 fut créé le premier groupes des EMT et en 1936, ce sont les éclaireuses catholiques qui se regroupèrent en une association des éclaireuses catholiques.

Le troisième camp national se déroula en 1938 à Zurich, tandis que les 25 ans d’existence furent fêtées à Berne Appenzell Rhodes Intérieures, Uri (1936) et Schwyz (1938) demandèrent leur adhésion à la FES.

Le début de la guerre marqua également la Suisse. Les scouts furent intégrés dans le service scout d’aide à l’armée. Beaucoup d’éclaireuses s’engagèrent à la Croix rouge. Les scouts prirent également en charge l’organisation des camps d’aide à l’agriculture, organisation reprise par le Gouvernement. En 1940, les éclaireuses protestantes se regroupèrent. Le 25ème anniversaire de la FESes fut célébré en 1944 par un relai dans toute la Suisse.

Après qu’éclaireuses et éclaireurs eurent aidée en 1941, en collaboration avec la Croix rouge, les enfants atteints par la guerre, la FESes organisa en 1945–46 des camps pour les filles en provenance de la France et de l’Autriche et la FES organisa près de 70 camps pour 2000 garçons.

En 1945 furent fondés dans la FES, les Eclaireurs Malgré Tout (EMT). Des camps de formation eurent lieu régulièrement pour les cheftaines éclaireuses. En 1946, on invita également à Kambersberg (Soleure) des cheftaines tchèques, italiennes, françaises et anglaises. 300 cheftaines se retrouvèrent en 1947 à Münster pour leur premier camp national.

Les éclaireurs de l’Armée du Salut s’associèrent à la FES en 1947 et les éclaireuses à la FESes en 1948.

Le 4ème camp national de la FES se déroula en 1948 à Trevano au Tessin. Les éclaireuses célébreront leur 30ème anniversaire en 1949 par un camp au Gotthard, camp qui vit la visite de Lady Baden-Powell. L’année suivante, des cheftaines de sections de toute la Suisse se retrouveront après un camp itinérant de 3 jours au Rigi autour du feu du 1er août.

Das erste Rovermoot, 1931
1951–1970

1951 sera marquée par la participation des FES/FESes au déblaiement des dégâts causées par les avalanches dans les cantons de montagne. «Our Chalet» à Adelboden, l’un des 4 centres internationaux de l’Association mondiale des Guides fêtera en 1952 ses 20 ans d’existence. Kandersteg vit en 1953 une réédition du Rovermoot.

Les cheftaines éclaireuses auront la possibilité d’acquérir en 1953–54 dans les Franches Montagnes leur diplôme d’animatrice de camp en organisant leur propre camp sous les conseils d’une maîtrise. En 1956 eut lieu également dans les Franches Montagnes, le 5ème camp nationale de la FES.

La FESes organisa en 1955 à Boldern (Zurich) un camp international de formation pour les EMT. 2 ans après, ce sont 6300 éclaireuses enthousiastes qui se retrouvèrent dans la Vallée de Conches pour un camp mondial en l’honneur de «100 ans BiPi».

En 1958, la rédaction du KIM changea totalement. La partie suisse allemande y gagnera en importance et les rôles se renverseront. 1959 marquera le premier pas vers une collaboration des deux fédérations par la mise en commun des deux Bureaux de matériel.

La FES achète en 1960 un terrain de camp à Ayent, en 1962 l’Alpe di Paz, résultat d’une action de Jubilé et en 1963 Andwil. Cette même année une révision des statuts fut décidée.

La FES participa en 1964 à l’EXPO à Lausanne. L’Association internationale des homes scouts et le Club scout Alpin fusionnèrent en une Association internationale pour le centre Scout de Kandersteg. Le 6ème camp national de la FES se déroula dans le Domleschg. 12 000 scouts de toute la Suisse y participèrent.

La FESes pour célébrer ses 50 ans d’existence organisa en 1969 un camp Jubilé au Bleniotal. La même année, s’engagea entre les deux Fédérations une collaboration à partir de propositions concrètes et l’idée d’un Glaive routier commun se fit. Celui-ci fut organisé pour la première fois en commun en 1970 par les deux Associations cantonales de Zurich.

1971–1988

Après l’acceptation en 1971 par le peuple suisse de l’article de la Constitution concernant la gymnastique et le sport, les deux Fédérations participèrent activement à la construction de Jeunesse et Sport.

Au début des années 70, les représentantes de l’Association des éclaireuses catholiques (AKP) et l’équipe protestante formèrent une équipe commune qui prit le nom d’«Animation Spirituelle».

Durant ces mêmes années, diverses associations cantonales commencèrent à organiser des cours de formation en commun pour les cheftaines FESes et les chef FES. Le modèle de formation commun date de 1979.

En 1980, eut lieu le premier camp national commun des deux Fédérations. La région de la Gruyère fut envahie durant cette période par 22 000 éclaireuses et éclaireurs.

En 1982, la FESes et la FES signèrent une convention sur la collaboration entre les deux Fédérations et entamèrent des tractations de fusion. Elles élirent également leurs représentants à la commission de fusion.

Peu à peu, cette collaboration toucha diverses domaines: formation, journal de cheftaines et chefs, manifestations communes, etc.… Elle permit de rassembler différentes expériences de travail en commun. A la fin de l’année 1985, la commission de fusion déposa un premier projet de statuts, de bases pédagogiques pour les 4 branches et de règlements administratifs et financiers. Les associations cantonales purent s’exprimer à propos de ce premier paquet fusion. Un second paquet fusion leur fut également présenté, paquet pour lequel ils purent à nouveau prendre position.

Le 24 mai 1987, tous ces efforts en vue d’une fusion entre la FES et la FESes atteindront leur but. Lors des deux Assemblées de délégués se déroulant simultanément à Lucerne, les délégués des deux Fédérations dirent oui à un nouvel avenir sous le signe d’une nouvelle association, le Mouvement Scout de Suisse (MSdS).

Les organes du nouveau MSdS, comprenant conformément aux statuts adoptés à Lucerne des femmes et des homme provenant des divers régions linguistiques de la Suisse, furent élus les 24/25 octobre 1987 à Aarau lors de la première Assemblée des délégués.

Fusions-Delegiertenversammlung, 1987

Référence:
«Plein vent vers l’avenir, 75 ans de Scoutisme en Suisse», Maitrise fédérale du Mouvement Scout de Suisse [Ed.], 1988.


L’histoire de la Fédération des Eclaireurs Suisses (1910–1945)

Histoire de la fédération des garçons en Suisse et fondation des «Scouts Malgré Tout», association grâce à laquelle les personnes porteurs de handicap peuvent elles aussi vivre le scoutisme.

Les années de fondation

Les premiers groupes scouts voient le jour en Suisse dans les années 1910 (garçons) et 1911 (filles). A l’automne 1913, des représentants des associations cantonales existantes de Genève, Vaud, Neuchâtel, Berne, Bâle, Zurich et St-Gall/Thurgovie fondent la Fédération des Eclaireurs Suisses (FES) à Berne. La date exacte de fondation reste cependant floue. Il y a bien une convocation à l’assemblée générale constituante le 17 septembre, mais la charte de 1918 cite le 5 octobre 1913 comme date de fondation.

L’influence de la FES était minime les premières années après sa fondation et se cantonnait à certaines tâches de contrôle et d’administration. Les associations cantonales obtinrent leur indépendance totale; un canton désigné liquidait les affaires courantes de la fédération. Le premier président de la fédération scoute fut William Borel, président des scouts genevois qui avait auparavant présidé le «Comité central romand» préexistant. Les premiers statuts reposaient sur sa première ébauche.

Réorganisation et premier camp fédéral

En 1918, la FES se donna de nouveaux statuts qui prévoyaient un comité de sept personnes originaires de toute la Suisse et un président central. Ce fut Walther von Bonstetten, l’un des fondateurs du scoutisme à Berne, qui officia comme président central à partir du 23 mars 1918.

En 1923, la maîtrise de la Fédération des Eclaireurs Suisses obtint un bâtiment près de Kandersteg qui fut ensuite transformé en un home scout international sous une responsabilité internationale. A partir de 1925, sa maîtrise reprit la direction du Club alpin scout (CAS).

Inspirée par le rassemblement scout mondial de 1920 à Londres et de 1924 à Copenhague, la FES organisa son premier camp scout en 1925 à Ostermundigen. Un secrétariat permanent fut créé la même année à Berne. D’autres camps fédéraux eurent lieu plus tard à Genève (1932) et Zurich (1938).

Lors de la réorganisation de la fédération scoute en 1927, Walther von Bonstetten changea de poste pour devenir commissaire général, fonction nouvellement créée. Après que le projet d’un camp de formation des responsables soit tombé à l’eau plusieurs fois (dès 1923, un camp de formation prévu dut être annulé), il fut définitivement programmé fin 1927. Il eut lieu à l’été 1928 sous la direction de Louis Blondel à Greng, près du lac de Morat.

Le centre scout de Kandersteg se développe

En 1931, la FES fut pour la première fois organisatrice d’un camp scout international. Dès 1926, le 3e congrès international avait eu lieu au centre scout international de Kandersteg; désormais, Kandersteg, où le Club alpin scout venait juste d’acquérir le terrain du dépôt du tunnel du Lötschberg, était aussi le lieu de camp du premier Rovermoot jamais organisé.

Lors de l’assemblée des délégués en 1934 à Baden, le Genevois Louis Blondel fut élu commissaire général comme successeur de Walther von Bonstetten au retrait de celui-ci.

Depuis 1933, différents cours de formation des responsables de la FES avaient été organisés à Kandersteg; avec l’inauguration d’un premier centre de cours fixe sur le terrain du home scout international à l’été 1937, Kandersteg devint le lieu permanent de tous les cours de formation de la FES.

Les années de guerre

La guerre eut aussi une influence sur le mouvement scout en Suisse: Les scouts s’engagèrent dans le service d’aide, de nombreuses guides apportèrent leur soutien à la Croix Rouge. L’organisation des camps d’aide paysanne fut dès le départ assurée par des scouts et des guides. Dès les dernières années de guerre et surtout juste après la fin de la Seconde Guerre Mondiale, la FES et la FEesS s’engagèrent dans l’organisation de camps pour enfants victimes de la guerre.

Lors de l’assemblée des délégués de 1945, et après avoir constaté dès 1924 que des groupes avaient intégré des enfants porteurs de handicap physique ou mental, une nouvelle branche du scoutisme pour les personnes porteuses de handicap fut créée avec les «Scouts Malgré Tout». Le médecin et responsable scout valaisan Hans Voûte prit la direction du centre de conseil des SMT.


Référence:
Traduit de l'allemand. Dominik Stroppel: Der Schweizerische Pfadfinderbund 1918–1945 (thèse de doctorat à l’Université de Zurich). Cet ouvrage n’est plus disponible dans le commerce (épuisé) mais il peut être emprunté auprès des archives scoutes de Suisse et de toutes les grandes bibliothèques (Zentralbibliothek Zürich, Staatsarchiv Zürich, Sozialarchiv Zürich, Bibliothèque nationale à Berne, etc.).


La naissance et le développement du mouvement des éclaireuses

Comment les filles commencèrent à s’intéresser au mouvement scout et comment la femme de Baden-Powell, Olave, vécut l’héritage de son mari.

Naissance du mouvement international du guidisme

Le mouvement scout avait été créé en 1907 par Lord Baden-Powell. En 1909, le scouts se réunirent à Londres; lors du défilé, on vit parmi les 11’000 garçons quelques groupes de filles équipées de gros sacs à dos et de bâtons. Pourquoi ces nouvelles idées ne devaient-elles pas s’adresser aussi aux filles, se demanda Baden-Powell; elles aussi devaient devenir des citoyennes responsables, fidèles à leurs devoirs et serviables. Les guides étaient là, comme l’avait attesté cette réunion; maintenant, il s’agissait de leur donner un programme et une maîtrise et de diriger les premières guides, qui imitaient les garçons sans discuter, vers une voie plus raisonnable. Ainsi, Baden-Powell écrivit en 1910 Girl Guiding (guides). Ce fut la sœur du fondateur, Agnes Baden-Powell, qui prit la tête de l’organisation des filles, distincte de celle des garçons. Son esprit d’initiative et son dynamisme furent à la base de la fondation d’un mouvement guide sain. Comme son frère, elle avait des idées originales, élevait des abeilles et des oiseaux chez elle, et aucun obstacle ne lui faisait peur.

Le mouvement trouva vite une résonance hors de l’Angleterre. L’étincelle avait pris et embrasa d’autres pays: dès 1912, on trouve trace de groupes de scouts et de guides aux USA, au Danemark, en Finlande, aux Pays-Bas, au Canada, en Pologne, en Afrique du Sud et en Australie travaillant indépendamment les uns des autres.

Alors que la guerre éclata en 1914, de nombreux pays s’étaient déjà dotés d’organisations stables et partout, le jeune mouvement était prêt à servir de quelque manière que ce soit et à se rendre utile. Malgré les nombreux engagements dus à la guerre, le développement interne du mouvement ne fut pas suspendu. Les louveteaux et les abeilles intégrèrent les plus jeunes dans l’aventure scoute et Baden-Powell ébaucha sa vision pour les routiers et les rangers. Il avait déjà pris sa retraite militaire avant la guerre pour pouvoir se consacrer à l’idée scoute qui lui prenait toute son énergie et tout son engagement. Comme Chief Scout, il rendit visite à ses scouts pendant de longues croisières dans le monde entier et ne manquait aucun jamboree (camp scout international).

Les guides vécurent un essor rapide pendant la guerre, alors qu’une personnalité s’engageait pour elles: Lady Baden-Powell, l’épouse du fondateur. Le Chief Scout avait fait la connaissance de sa femme, Olave Soames, plus jeune que lui de 32 ans (née le 22 février 1889) lors d’une croisière et fondé rapidement une famille heureuse avec elle. Lorsque ses devoirs de mère envers ses trois enfants le lui autorisaient, Lady Baden-Powell prenait la direction des guides anglaises. En 1930, elle fut nommée World Chief Guide. Elle est restée au centre du mouvement guide et, à la mort de son mari (en 1941 au Kenya), elle reprit courageusement sa vision à son compte: porter l’idée scoute dans le monde entier. D'innombrables voyages l’ont conduite après la Seconde Guerre Mondiale vers sa grande famille du scoutisme et les Suissesses n’oublieront jamais qu’elle a franchi nos frontières au moment de la paix en mai 1945 et ouvert les portes vers le monde. Le style spontané, chaleureux et ouvert de Lady Baden-Powell, son charme et sa gaieté ouvrent le cœur des scouts du monde entier, de toutes races et de toutes langues.

Le souhait d’une collaboration internationale était déjà éveillé peu après la Première Guerre Mondiale. Pour pouvoir accéder à toutes les requêtes adressées à Londres, Lady Baden-Powell fonda en 1919 le Conseil international et en devint la première présidente. En 1920, la première conférence internationale se tint à Oxford en présence de représentantes de 18 pays dont la Suisse.

Un premier camp international se déroula en 1924 à Foxlease (Angleterre) avec 1000 guides issues de 40 pays. En 1927, Genève (Ariana) devint le lieu de rencontre du deuxième camp international. Au même moment, Lord et Lady Baden-Powell rendirent visite à la Suisse car Baden-Powell devait tenir un discours sur les questions d’éducation dans le cadre du congrès de l’alliance entre les peuples.

Ce n’est qu’en 1928, lors de la cinquième conférence internationale à Budapest que la fédération mondiale des guides fut créée.

Les bases acceptées par tous les pays ayant adhéré à l’alliance mondiale sont:

  • Loi et promesse (symbolisées par un trèfle)
  • Les écrits de Baden-Powell
  • Indépendance du mouvement qui permet l’ouverture aux filles de toutes religions, races et nationalités
  • Adhésion selon volontariat

L’insigne commun à toutes les guides est un trèfle doré sur fond bleu. Les parties du trèfle ont la signification suivante:

  • Deux étoiles – Loi et promesse
  • Ligne médiane – Aiguille de la boussole indiquant le bon chemin
  • Signe héraldique du feu – flamme de l’amour du prochain
  • Doré sur fond bleu – Le soleil qui brille pour toutes les guides depuis le ciel bleu.

Les membres de la fédération mondiale se réunissent tous les trois ans pour la conférence mondiale à laquelle chaque pays quel que soit son nombre de membres peut envoyer deux délégués et un certain nombre d’auditrices qui ont ensemble une voix par pays. La conférence mondiale décide des activités de la fédération mondiale et mandate le comité mondial pour faire exécuter les décisions. Des missions ciblées sont confiées à différentes commissions, par exemple les finances, l’entraînement, etc. et la gestion des homes appartenant à la fédération mondiale.

Le bureau mondial de Londres est le secrétariat de la fédération mondiale, il est dirigé par une directrice. La revue officielle de la fédération est The Council Fire.

Le 22 février, anniversaire commun de Lord et Lady Baden-Powell, est une journée internationale de commémoration pour les guides du monde entier. Ce jour-là, chaque scout verse une contribution au fonds dédié permettant à la fédération mondiale de promouvoir de diverses manières le développement et la diffusion du mouvement des guides, par l’envoi de coachs dans de nouveaux pays, par la publication d’une bibliographie scoute, par des échanges, etc.

Le lieu de rencontre pour les échanges internationaux est Our Chalet à Adelboden. Une Américaine, Mrs. J. Storrow, a offert à la fédération mondiale ce home pour diffuser l’idée du guidisme et de la bonne volonté entre les peuples. En 1932, le chalet ouvrit et fut dirigé pendant 20 ans par Falk (Ida von Herrenschwand); au cours des années, dix mille guides du monde entier y ont passé des vacances et des cours de formation inoubliables. Les deux autres homes de la fédération mondiale sont Our Arche à Londres (ouvert en 1939) et Our Cabana à Cuernavaca (Mexique) depuis 1957.

Le scoutisme s’est également développé pendant la Seconde Guerre Mondiale et partout dans le monde, ses membres ont effectué des services précieux pour leur pays.

Lors de la conférence mondiale d’Evian (France) en 1946, les relations internationales ont repris et se sont très fortement développées depuis. La conférence mondiale se tint en 1948 à Cooperstown (USA), en 1950 à Oxford (Angleterre), en 1952 à Dombas (Norvège), en 1954 à Zeist (Pays-Bas) et en 1957 à Petropolis (Brésil).

En 1957, le mouvement scout fêta les 100 ans de la naissance de Lord Baden-Powell. La Suisse fut le pays hôte d’un camp mondial du jubilé connu dans l’histoire de la FEesS comme le camp de Goms. Les autres camps mondiaux eurent lieu aux Philippines, en Grande-Bretagne et au Canada.

En 1959, 33 membres à part entière et 11 pays en essai font partie de la fédération mondiale et bien d’autres pays sont préparés à l’adhésion par la fédération mondiale. Le développement est particulièrement rapide en Amérique latine et en Asie, où la fédération mondiale engage ses représentantes permanentes pour le conseil et la formation des responsables.

Visites, échanges, camp à l’étranger: de nombreuses possibilités sont offertes chaque année pour vivre le côté international du mouvement et la signification de la camaraderie scoute dans le monde entier ainsi que mettre sa bonne volonté au service de la compréhension entre les peuples.

Internationales Pfadfinderinnenlager, 1927
Naissance et développement du mouvement des guides suisses

L’idée du mouvement scout qui essaimait s’implanta bientôt en Suisse et des fédérations de filles qui essayaient de vivre selon l’exemple guide virent le jour à plusieurs endroits et indépendamment les unes des autres (1913-1916).

Sur la suggestion de Mlle Jeanne Paschoud (Lausanne), des représentantes des fédérations de Bâle, Genève, Lausanne, Le Locle, Neuchâtel, Villeneuve et Winterthour se rencontrèrent, tandis que Zurich s’excusa. Malgré leurs noms divers (Hochwacht, Hilfsbereite, Eclaireuses) et leurs uniformes différents, ces groupes de filles avaient un socle commun: les écrits de Baden-Powell. Il fut décidé de renforcer les contacts en Suisse et de se regrouper en association; les 4/5 octobre 1919, la Fédération des Eclaireuses Suisses fut ainsi créée à Berne. Les directives communes furent fixées dans des statuts et un insigne créé pour tous, la croix et le feu de joie. Personne ne voulait se séparer de son uniforme, devenu cher, qu’il soit kaki, rayé ou bleu et une harmonisation fut exclue dans un premier temps; ce n’est que trois ans plus tard que la chemise bleue et le large chapeau en feutre des Bernoises furent choisis comme uniforme suisse et le restent encore aujourd’hui avec quelques petites modifications.

La fédération fut tout d’abord dirigée par la secrétaire générale, Yvonne Achard (nommée commissaire générale pour la Suisse à partir de 1926). Elle habitait à Genève et le secrétariat central y eut donc son premier siège. L’organisation actuelle date de 1939. La commissaire générale d’alors se vit contrainte, après 20 années d’activité, de laisser son poste à quelqu’un d’autre. Thérèse Ernst, l’une des premières guides vaudoises qui devint plus tard cheffe de canton, reprit cette mission loin d’être facile et conduisit le paquebot scout avec doigté à travers la guerre. Jusqu’en 1957, elle se consacra avec dévouement à la fédération suisse pour céder ensuite sa place à Perle Bugnion-Secretan. Un long chemin mène à la Fédération des Eclaireuses Suisses (FES) et ses quelque 11’000 membres actifs. En 1922, la revue officielle, le Rot-Weisse Kleeblatt, vit le jour. L’entrée dans la fédération mondiale des guides signifia un grand changement: La loi et l’insigne d’origine devaient être abandonnés! Sur conseil de Lady Baden-Powell, la loi des guides suisses en sept parties devait être remplacée par la loi des guides internationales constituée de 10 articles. L’ancien insigne fut lui troqué pour le trèfle rouge et blanc (1925). Avec la nouvelle loi, la promesse dont ni les statuts de la fédération ni la loi antérieure ne faisaient mention dut être adoptée.

Pour diriger le travail des groupes vers l’harmonisation, les examens (examen de jeune scout, de IIe classe et de Ire classe) furent décidés. La formation des responsables fut bientôt l’un des principaux problèmes et le reste encore aujourd’hui. Des spécialistes et instructeurs se tenant aux côtés des jeunes responsables furent appelés pour la formation du cadre. S’ensuivirent des camps suisses de formation, le premier camp de responsables pour l’obtention de l’autorisation de camper à Gümligen (1928), le premier camp de responsable de groupe à Areuse (1931), le premier camp national à Baldegg (1937) et bien d’autres, toujours inoubliables pour leurs participants. Les rencontres des scouts de Suisse correspondaient à un besoin particulier pendant la Seconde Guerre Mondiale où une rencontre à l’étranger était impossible. Depuis lors, les camps de formation se tenant tous les ans pour les responsables de groupe et responsables sont devenus une tradition. La guerre apporta des missions très particulières: différents groupes organisèrent des camps de service à la nation et, en collaboration avec l’aide aux enfants de la Croix Rouge, des camps de repos pour les enfants victimes de la guerre virent le jour. Les responsables et les guides plus âgées (à partir de 18 ans) furent enrôlées pour le service au sein de l’Aide sanitaire volontaire et trouvèrent dans les MSA (Militärsanitätsanstalten – instituts sanitaires militaires) un travail très intéressant et diversifié. Ces guides de la Croix Rouge existent toujours. Elles constituent une partie importante des détachements de la Croix Rouge d’un MSA. Une guide de la Croix Rouge sait qu’elle peut être détachée en cas de guerre ou de mobilisation et s’y prépare en temps de paix. Le jubilé des 25 ans d’existence de la FES fut célébré par une grande estafette qui partit de Berne et apporta le message de la commissaire fédérale à tous les groupes en 24h. Pour commémorer la fondation 30 ans auparavant, la quasi-totalité des groupes campèrent en 1949 dans les vallées du Gothard et se réunirent pour fêter ces journées à Ulrichen, en Haut-Valais. En 1957, 6300 guides issues de 28 pays se rassemblèrent en 10 villages de campement à Goms pour commémorer les 100 ans de leur fondateur. Un concours de groupe original fut organisé en 1959 pour fêter les 40 ans d’existence de la Fédération des Eclaireuses Suisses.

Mädchenpfadi in den 1920ern

Référence:
Traduit de l’allemand. Le texte est tiré de la brochure d’information «Wir Pfadfinderinnen» (Berne, env. 1957) qui peut être consultée aux archives scoutes de Suisse. L’orthographe (y compris les fautes éventuelles) est conforme à l’original. Transcription: Doris Stroppel-Lutz.

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